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A propos de la « mort cérébrale »

A propos de la « mort cérébrale »

En 1968, un comité d'experts de l'Université de Harvard a proposé une définition du coma irréversible, qu'il a appelé “mort cérébrale” (brain death), et il a établi un protocole pour son diagnostic. Depuis lors, ce terme fait partie intégrante tant du vocabulaire scientifico-médical que du langage commun. Ces dernières décennies, s'est instauré un débat, plus philosophique que médical, sur le concept de “mort cérébrale”. Chez certains, cette discussion a suscité un doute sur la validité de ce concept comme critère de la mort, surtout dans le domaine des transplantations d'organes. Deux problèmes fondamentaux sous-tendent cette controverse : l'un est de nature méthodologique et tend à confondre différents niveaux de raisonnement (métaphysique, gnoséologique, éthique, physiopathologique, clinique) ; l'autre, qui découle de l'antérieur, est de type terminologique et induit une compréhension très différente des choses lorsque l'on parle de “mort cérébrale”.

Clarification terminologique

Le terme “mort cérébrale” n'est pas heureux, puisqu'au sens littéral, il signifie que le cerveau “meurt”, ou qu'il “est mort”. Il ne s'agit pas d'un concept médical, et il n'a pas de signification claire dans un contexte non spécialisé. Le médecin parle de “nécrose” (concept anatomopathologique) ou de dysfonctionnement (physiopathologique) d'un organe, mais il ne parle pas d'un “foie mort” ou d'un “poumon mort”. Même le concept de “mort cardiaque/cardiorespiratoire” n'a commencé à être utilisé que dans les débats autour de la “mort cérébrale”. La mort est un terme qui a toujours été utilisé en référence à l'organisme, comme entité biologique unitaire, et pas à une de ses parties.

En réalité, ce que le terme de “mort cérébrale” cherche à désigner est un critère diagnostique déterminant la mort de l'organisme humain. Il s'agit d'un critère similaire au critère cardiorespiratoire (qui continue à être le critère habituel pour certifier la mort), mais qui n'est utilisé que dans un contexte bien déterminé, comme celui de la médecine intensive (on ne peut réaliser un diagnostic de “mort cérébrale” que s'il y a connexion à un respirateur). Il s'agit donc d'un procédé diagnostique, qui inclut surtout l'observation de certains signes cliniques auxquels on peut associer, dans certains cas, des examens complémentaires (électrophysiologiques, échographiques ou d'imagerie) comme l'électroencéphalogramme, l'angiographie, etc.

Ce que la “mort cérébrale” n'est pas ...

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