Prendre des bloqueurs de puberté pour interrompre l’évolution sexuelle du corps à l’adolescence, c’est ce qu’entreprend un nombre toujours croissant d’adolescents en Belgique. En trois ans seulement, ils sont 60% de plus à se voir prescrire ces traitements hormonaux par leur médecin, pour tenter de soulager le malaise vécu par rapport à leur sexe biologique. Ce sont 684 jeunes entre 9 ans et 17 ans pour l’année 2022, contre 432 jeunes en 2019, révèle une enquête réalisée par le quotidien De Morgen (24/01/2024). La moitié d’entre eux est suivie à a clinique du genre* de l’hôpital universitaire de Gand (UZ Gent).
Cette augmentation du recours aux bloqueurs de puberté concerne en grande majorité les jeunes filles, qui souhaitent opérer un changement vers le sexe masculin.
Médicaments ou perturbateurs endocriniens ?
« Avec ces substances, vous mettez sur pause un moment important pour le développement du corps », s’inquiète la députée NV-A Kathleen Depoorter. Les bloqueurs de puberté sont souvent qualifiés de « médicaments » dans le cadre d’une « thérapie de genre », alors qu’en réalité, ils contrarient l’action normale des hormones au moment de l’adolescence. De plus, on ne peut exclure d’autres effets nocifs sur le corps de l’enfant, notamment par rapport au renforcement osseux ou la fertilité future. La réversibilité de ces traitements est fortement discutée, et comme l’a rappelé la Haute Cour de Londres en 2020, le fait est que la grande majorité des patients qui prennent des bloqueurs de puberté ont ensuite recours à des hormones du sexe opposé et sont, par conséquent, sujets à des interventions médicales voire chirurgicales, avec les implications à long terme de telles opérations.
Les risques que comportent ces traitements hormonaux ont d’ailleurs mené les autorités suédoises et britanniques à freiner leur allocation (IEB 15/07/2021). Il en va de même pour la Finlande.
Comme le soulève un nombre croissant de scientifiques (voir les études mentionnées par l’Observatoire de la Petite Sirène, comme A. Korte, G. Gille, 2023), chez la plupart des adolescents concernés, la dysphorie de genre est associée à des problèmes psychologiques qui doivent être traités en tant que tels, sans quoi le patient restera en proie à son malaise psychosomatique.
*Des « cliniques du genre » émergent progressivement au sein des hôpitaux belges. Elles visent à prendre en charge les demandes de transition de genre des enfants et des adultes. Après celles de Gand, Liège, et Genk, une nouvelle clinique du genre a ouvert en 2023 au CHU Brugmann à Bruxelles. La clinique de Gand indique une liste d’attente de plus de 1000 personnes. Petra De Sutter, vice-premier ministre et anciennement chef de service de médecine reproductive à l’UZ Gent, a fortement œuvré pour la multiplication des cliniques de genre dans le pays. Petra De Sutter se déclare femme depuis sa transition en 2004.