Olivia Maurel, née par GPA, témoigne des blessures que cette pratique lui a infligées

Auteur / Source : Publié le : Thématique : Début de vie / Gestation pour autrui Actualités Temps de lecture : 2 min.

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“Je ne peux pas me taire alors que je continue à lutter contre mon héritage traumatique lié à la GPA. » Aujourd’hui âgée de 31 ans, Olivia Maurel témoigne pour la première fois publiquement à propos du traumatisme qu’a généré en elle la GPA dont elle est issue. D’abord sur les réseaux sociaux, puis lors d’une conférence internationale sur la GPA au parlement de la République Tchèque, Olivia Maurel appelle sans détours à l’abolition universelle de la pratique des mères porteuses.

« Toutes les recherches que j’ai entreprises m’ont amenée à la conclusion qu’il n’y a pas de ‘bonne version’ de la GPA », confie-t-elle au Daily Mail. Même lorsque la mère porteuse ne donne pas ses ovocytes, la réalité reste que « c’est le corps d’une femme qui est loué et c’est un bébé qui sera séparé de sa mère à la naissance », alors que « c’est à elle qu’il se sent relié ». Et dans les pays qui interdisent la GPA dite commerciale, des sommes d’argent considérables sont pourtant payées en guise de défraiement. Olivia Maurel cite aussi l’exemple d’une agence de GPA britannique, qui propose des incitants financiers aux candidates mères porteuses : montres Apple, kits de repas gourmets, et même des sex toys.

 

L’insistance d’Olivia Maurel sur la violation des droits et intérêts de l’enfant qu’entraîne une GPA, contraste fortement avec l’absence de considération de ces intérêts par les promoteurs de la légalisation de la GPA. Ainsi, le Comité consultatif de bioéthique de Belgique ne consacre aucun approfondissement à la question des conséquences de la GPA pour les enfants dans son avis du 17 avril 2023. Quant aux impacts physiques et psychologiques de la GPA sur la mère porteuse, le Comité se contente d’une seule étude britannique pour conclure que les femmes concernées « ne rencontraient généralement pas de problèmes significatifs ».

 

Rappelons qu’au niveau européen, la Cour européenne des droits de l’homme ne se prononce pas sur la légalité de la GPA. Quant au Parlement européen, celui-ci s’est récemment prononcé en faveur de la reconnaissance mutuelle de la « parentalité » dans tous les États membres de l’UE. Ce règlement doit encore obtenir l’aval du Conseil. Son adoption pourrait bouleverser le sens de la filiation, et encourager le marché de la GPA en obligeant les pays membres à reconnaître sur leur territoire, par exemple, une filiation qui aura été établie sur la base d’une GPA dans un pays membre où la pratique est autorisée.

 

Dans le même temps, des coalitions s’organisent pour revendiquer l’abolition internationale de la GPA. Il en va ainsi de la centaine d’experts réunis au Maroc le 3 mars 2023 pour signer officiellement la Déclaration de Casablanca. Cette déclaration sera proposée à la signature des États à partir d’une conférence internationale prévue à Rome début avril.