Dans un avis du 9 janvier 2023, le Comité consultatif de bioéthique de Belgique s’est penché sur la question de l’association du don d’organes à l’euthanasie. Il répond ainsi à plusieurs questions émanant du secteur hospitalier, notamment par rapport au rôle du médecin dans l’évocation de cette possibilité, ou encore à l’hypothèse d’euthanasie « par » don d’organes.
Les membres du Comité se sont accordés sur trois conditions éthiques cumulatives pour le prélèvement d’organes après un décès par euthanasie :
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Euthanasie et don d’organes doivent rester l’objet de deux décisions distinctes et d’intervenants distincts.
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Il est interdit de conditionner l’euthanasie au prélèvement d’organes, et la possibilité de changer d’avis doit être garantie à tout moment.
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Le consentement éclairé du patient aux examens médicaux que requièrent le prélèvement d’organes doit être garanti
Un lecteur attentif notera le caractère éminemment procédural de l’éthique proposée par le Comité autour du don d’organes après euthanasie. Le problème éthique sous-jacent et qui n’est nulle part abordé par le Comité, ne réside-t-il pas dans l’option-même d’une mort programmée et provoquée, bien davantage que dans le don d’organes ? La programmation d’une mort induite volontairement, peut expliquer cet inconfort moral que certains ressentiront vis-à-vis de la juxtaposition du don d’organes et de l’euthanasie. Et ceci en particulier lorsqu’il s’agit de patients relativement jeunes, souffrant d’affections psychiatriques qui leur retire tout goût de vivre, et pour lesquels le noble altruisme du don d’organes servirait de caution à leur désir de mort.