Statut et nature ? II n'est pas anodin de poser une question telle que celle du statut de l'embryon. Pareille interrogation commande en effet de s'interroger sur sa nature. Car, si le statut de l'embryon est composé des règles qui lui sont applicables, il ne peut s'agir d'un ensemble de dispositions juxtaposées mais d'un corps de règles cohérent découlant de ce qu'est l'intéressé, c'est-à-dire de sa nature. Si l'embryon n'a pas de statut en droit français c'est parce que la question de sa nature n'est pas réglée, autrement dit parce que le législateur ne sait pas ce qu'est un embryon.
Personne ou chose? Dire ce qu'est l'embryon revient à rechercher s'il est une personne. C'est la summa divisio car il existe les personnes et... le reste, les choses, le terme de choses ne devant pas être compris de façon péjorative mais seulement comme désignant « ce qui n'est pas une personne ». II n'existe pas d'intermédiaire entre la personne et la chose, de demi-personnes ni de personnes à 80 % ou à 120 %. C'est pourquoi qualifier l'embryon de personne humaine potentielle, de projet de personne ou de personne humaine en devenir ne résout rien car, finalement, il faut traiter l'embryon comme une personne, ou pas.
Aude MIrkovic
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