La législation belge au sujet de la fin de vie offre le droit aux patients de recourir aux soins palliatifs, parmi lesquels la sédation palliative transitoire ou intermittente et la sédation palliative continue jusqu'au décès. Ces actes médicaux ont pour but de soulager les patients en fin de vie dont les symptômes ne sont plus contrôlables autrement, sans que leur vie ne soit abrégée intentionnellement.
Parler de la sédation est nécessaire pour que les patients et leurs proches, mais aussi les médecins et le monde politique, évitent des rapprochements malheureux entre sédation et euthanasie. En effet, il arrive que la sédation palliative soit perçue comme une sorte d'échappatoire pour les partisans de l'euthanasie, permettant de contourner l'interdit ou d'éviter l'acte d'euthanasie là où il est légal, par une mise à mort lente.
Trois médecins néerlandais se sont penchés sur la sédation palliative dans le Journal of Medical Ethics (JME) du British Medical Journal et ont confirmé que les aspects moraux problématiques de cette pratique ne sont pas correctement évalués ni pris en compte.
Ce dossier a pour objectif d'expliquer la réalité et les enjeux éthiques dans la décision de la sédation. Pourquoi la sédation ? Comment pratiquer une bonne sédation ? Pourquoi ne peut-on pas parler d'euthanasie dans le cadre d'une sédation palliative continue jusqu'au décès? Faut-il mieux encadrer ou même enregistrer les sédations auprès des autorités de santé ? La sédation palliative est-elle une solution « miracle » qui pallie toutes les douleurs et souffrances de la fin de vie, ou une solution « pratique » qui évite d'avoir à se confronter à l'angoisse de la mort ?