En Belgique, certains soins apportés aux personnes transgenres sont désormais couverts. La Ministre de la Santé a annoncé en 2016 réserver un budget de 1,17 millions d'euros à leur accompagnement psycho-social.
Depuis l'entrée en vigueur de sa convention du « soin transgenre » ("transgenderzorg") en octobre 2017, les personnes transgenres ont le droit de se faire rembourser jusqu'à quinze séances de soins psychosociaux et obtenir un forfait pour leur traitement hormonal, à condition de consulter dans deux centres spécifiques, à l'UZ Gent ou à Liège.
À l'UZ Gent, 581 personnes transgenres ont déjà pu bénéficier de cet accompagnement. 524 adultes et 57 enfants ou adolescents.
Aux Etats-Unis, le nombre d'opérations génitales de personnes transgenres a quadruplé entre 2000 et 2014. Loren Schechter, chirurgien spécialiste en la matière, transforme aujourd'hui les organes génitaux de près de 300 personnes par an, contre 50 en 2000.
Afin d'étudier les raisons de cette tendance, trois chercheurs de l'Ecole de médecine de l'Université de Baltimore (Maryland) ont rencontré 37.827 personnes transsexuelles ou transgenres.
Parmi elles, 4.118 (11%) ont subi une opération génitale, principalement après le début des années 2000.
En plus d'une prise de conscience de la population, d'actions anti-discrimination dans le pays et d'un environnement social par conséquent plus tolérant, une raison pourrait en être le financement de l'opération par une assurance médicale. Aux USA, un nombre grandissant d'assurances mettent fin à l'exclusion des opérations transgenres dans leur couverture.
"La nécessité médicale des opérations transgenres pour le bien-être physique et psychologique de ces personnes commence à faire consensus parmi les experts", souligne le chercheur Kellan Baker. Par conséquent, « seul » 39 % des personnes ont financé elles-mêmes leur opération entre 2012 et 2014. Sur les 4118 personnes ayant fait le pas, près de la moitié (+- 40 %) a été soutenue par son assurance santé.
« Si la personne est mineure, explique le Professeur Rachel Bluebond-Langner, du centre médical Langone à la NYU, elle a besoin de l'accord de ses parents ». Dans son expérience, très peu de patients ont subi une opération génitale avant leurs 18 ans. Accompagnés, ils tentent éventuellement d'inhiber par des hormones la croissance de leurs attributs sexuels (pilosité, seins, pomme d'Adam…). Et « Pour les jeunes, nous savons que le meilleur traitement reste un environnement qui le soutient, à la maison, à l'école et dans la communauté ».
Source : Journal du médecin , Washington Post