Après avoir interrogé différentes femmes donneuses d'ovocytes et plusieurs cliniques belges, la journaliste Sofia Costoglou révèle la réalité financière du don d'ovules dans une enquête pour « 7 à la Une » (RTBF).
En Belgique, la loi stipule que « la commercialisation des gamètes humains est interdite ». Cependant, bien que le don doive être gratuit, il peut néanmoins donner lieu à « une indemnité qui couvre les frais de déplacement ou de perte de salaire de la personne prélevée [et] peut également couvrir les frais d'hospitalisation inhérents au prélèvement d'ovocytes de la donneuse. »
Le caractère très relatif d'une telle indemnité donne lieu à des rémunérations pouvant aller de 500€ à 2000€ dans certaines cliniques, « parce que si on ne donne rien […] on n'aura personne » (une responsable de clinique). « Avec un montant aussi attractif, le don censé être altruiste et désintéressé prend des allures de business » explique Sofia Costoglou.
La journaliste s'est fait passer pour une donneuse auprès de plusieurs cliniques, en insistant sur ses motivations économiques sans que cela n'ait posé problème à ses interlocuteurs. Cependant, rares sont les cliniques qui affichent clairement leurs tarifs.
Sans étonnement, les cliniques qui proposent de larges rémunérations ne souffrent pas du manque de donneuses, contrairement aux autres. Peut-on alors encore parler d'altruisme pour ce type de don ou plutôt de marchandisation du corps ?
Sources : Gènéthique ; RTBF.be
Voir aussi le Dossier : La question du don de gamètes dans la procréation assistée en Belgique