Contrairement à ce que le gouvernement Chinois annonçait en 2015 (Voir : Chine : fin des prélèvements d'organes sur les prisonniers), il semblerait que la Chine pratique toujours le prélèvement d'organe sur des prisonniers condamnés à mort. Plus encore, cette pratique touche également des prisonniers politiques, dont les organes sont prélevés sans condamnation à mort. Sont visés en particulier les membres de communautés religieuses ciblées par le Parti Communiste Chinois, comme l'explique dans une récente interview pour le magazine en ligne Bitter Winter le Professeur Huige Li, expert sur la question. Le prélèvement d'organes sur des prisonniers politiques était dénoncé depuis 2007, dans un rapport des juristes David Matas et David Kilgour, qui tiraient la sonnette d'alarme sur le sujet.
La Chine nie toutefois l'existence de cette pratique. Le gouvernement Chinois reconnait l'existence de prélèvements d'organes sur des condamnés à mort, et affirme y avoir mis fin en 2015, mais assure que les organes aujourd'hui utilisés pour des opérations médicales en Chine proviennent uniquement de dons volontaires. Toutefois, les chiffres semblent indiquer une incohérence entre le nombre de donneurs, et le nombre d'organes utilisés. Le très faible temps d'attente pour la réception d'un organe en Chine est également révélateur d'une anomalie : il est de l'ordre de la semaine, là où il est en moyenne de 3 à 5 ans au Etats-Unis.
Le Tribunal indépendant pour la Chine, une organisation issue de l'ONG « Coalition internationale pour la fin des transplantations abusives en Chine », a ainsi affirmé fin 2018, dans son jugement intermédiaire, qu'il est « certain, et à l'unanimité, sans aucun doute possible, que des prélèvements forcés d'organes sur des prisonniers politiques sont pratiqués en Chine depuis un certain temps, impliquant un très grand nombre de victimes ». Si les chiffres exacts sont impossibles à obtenir, les victimes se compteraient par dizaines de milliers chaque année, d'après le Prof. Huige Li. Le tribunal note ainsi que la Chine viole, de ce fait, une demi-douzaine de droits de l'Homme, notamment le droit à la vie.
Sources : Bitter Winter – BioEdge – International Coalition to End Transplant Abuse in China - China Tribunal