Dans un article publié par le Journal of Medical Ethics, le Dr Zoe Fritz a demandé que les tribunaux puissent accorder aux médecins l'autorisation de provoquer la mort de patients en état végétatif chronique. Actuellement, la législation du Royaume-Uni interdit l'euthanasie et l'assistance au suicide est passible de peines pouvant aller jusqu'à 14 ans de prison.
Cependant, certaines dispositions légales prévoient qu'un juge puisse autoriser le médecin à interrompre l'hydratation et l'alimentation d'un patient en état végétatif persistant et sans espoir de rétablissement. Cet arrêt de l'hydratation et de l'alimentation ayant pour effet quasi-immédiat d'entraîner la mort du patient.
Or, l'arrêt des soins de base que sont l'hydratation et l'alimentation provoque, explique le Dr Fritz, « un dessèchement des organes tel qu'ils ne peuvent plus être donnés ». C'est pourquoi, l'autorisation du tribunal devrait permettre au médecin d'utiliser des substances induisant la mort plutôt que d'attendre que celle-ci ne survienne, l'objectif étant de préserver les organes en vue d'une transplantation.
Le Dr Zoe Fritz plaide pour une interprétation élargie de la notion de « meilleur intérêt du patient », consacrée dans le droit britannique par le Mental Capacity Act de 2005. Celle-ci devrait inclure, selon elle, « l'intérêt que les personnes ont préalablement exprimé pour le bien-être d'autrui ». Sur cette base, l'auteur considère que la distinction entre acte et omission pourrait être contraire à l'intérêt du patient et qu'elle devrait par conséquent être révisée. En effet, d'après le Docteur Fritz, il pourrait être dans l'intérêt supposé du patient en état végétatif de mettre activement fin à ses jours au moyen d'une substance qui permette à la fois une réduction du risque de souffrances lié à la déshydratation et un don d'organes vitaux.
La question du don d'organes après euthanasie a déjà fait débat récemment aux Pays-Bas, lorsqu'une euthanasie a donné lieu à une transplantation destinée à plusieurs bénéficiaires à l'Erasmus Medisch Centrum (EMC) de Rotterdam (cf. notre Bulletin du 04/05/2016). Le Docteur Gert Van Dijk, membre et secrétaire de la Commission éthique du même établissement, avait déjà signalé en 2013 les questions éthiques que pose la pratique du don d'organes après une euthanasie dans un article du Nederlands Tijdschrift voor Geneeskunde. L'article mentionnait notamment le problème de la pression pouvant être exercée sur un donneur potentiel, un phénomène difficilement contrôlable sur le terrain.
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Source : Journal of Medical Ethics