Pays-Bas : euthanasies et don d’organes

Publié le : Thématique : Statut du corps humain / Don d'organes et euthanasie Actualités Temps de lecture : 1 min.

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Aux Pays-Bas, pour la première fois, l'Erasmus Medisch Centrum (EMC) de Rotterdam en partenariat avec la Clinique de fin de vie a expérimenté une euthanasie avec plusieurs personnes bénéficiaires, pour un foie, un rein, un pancréas. Le prélèvement a dû se faire à l'hôpital et de manière assez rapide, car les patients attendaient dans cinq salles attenantes pour recevoir leur organe.

Bien que cette pratique ne soit applicable que pour les patients non cancéreux, le don d'organes post-euthanasique gagne du terrain. Depuis 2012, on estime que des organes ont été prélevés sur 15 personnes euthanasiées, parmi lesquelles 9 personnes rien que pour 2015. Il n'existe cependant pas de sources statistiques officielles et fiables en la matière.

La pratique du don d'organes lié à une euthanasie n'est pas sans poser certaines questions éthiques, comme le souligne l'article que le Dr Van Dijk, éthicien à l'Erasmus MC, a fait paraître en 2013 dans le Nederlands Tijdschrift voor Geneeskunde. Si l'on peut comprendre le souhait d'une personne d'être généreuse en donnant ses organes, il faut aussi s'interroger sur l'engagement et la pression que ce don représente, même si,  par délicatesse,  les médecins  insistent sur la totale liberté du patient de faire marche arrière jusqu'au dernier moment avant l'euthanasie.

Comme il n'existe aucune recommandation de bonne pratique en la matière, une équipe d'universitaires rassemblant différents spécialistes des Pays-Bas est en train de se pencher sur cette question afin de mettre en place des directives.

Source : Medischcontact.nl, Jaarverslag van de Regionale Toetsingscommissies Euthanasie 2015