Royaume-Uni : vers une recherche sans restriction sur l’embryon ?

Publié le : Thématique : Recherche biomédicale / Recherche sur les embryons Actualités Temps de lecture : 1 min.

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Passer de 14 jours à 28 jours et ainsi doubler le délai inscrit dans la loi encadrant la recherche sur les embryons humains :  voilà la demande que des scientifiques viennent d'exprimer publiquement lors du congrès médical Progress Education Trust au Royaume-Uni. Actuellement, la durée légale est fixée à 14 jours. Cette durée n'a pas été choisie par hasard car il est généralement admis qu'avant le 14e jour il n'y a pas de trace de formation de la colonne vertébrale.

Justifiant leur requête par le fait qu'aujourd'hui de nouvelles techniques permettent aux chercheurs de doubler le temps de conservation des embryons en laboratoire, les scientifiques arguent que de telles expériences permettraient de mieux appréhender les remèdes à certains types de cancers ou de maladies cardiaques ou congénitales…

Faire passer le délai de 14 à 28 jours ne participerait pas à un phénomène de « pente glissante » selon certains scientifiques, avis que ne partage pourtant pas la philosophe Mary Warnock, à l'origine du rapport Warnock qui fixa en 1984 la durée limite de 14 jours. Celle-ci explique que ce délai doit permettre à la recherche d'avancer dans un cadre qui reste toutefois strictement contrôlé.  Un collectif de médecins s'est également opposé à ce prolongement, dont le professeur Anthony McCarthy, de SPUC (Society for the Protection of Unborn Children), opposés à la recherche sur les embryons humains. Ces derniers considèrent en effet cette demande de prolongation à 28 jours comme une « pente glissante qui aboutira forcément à une recherche sans restriction sur les embryons ».

Rappelons qu'en Belgique, la loi « relative à la recherche sur les embryons in vitro » est déjà effective depuis mai 2003. Elle permet l'utilisation des embryons surnuméraires issus de la procréation médicalement assistées (PMA) mais elle autorise également la création d'embryons uniquement à des fins de recherche. La loi de 2003 répond à plusieurs objectifs : autoriser voire stimuler la recherche pour « permettre l'élargissement des connaissances », tout en édictant certaines limites ainsi qu'une totale transparence des pratiques : la sélection génétique, le clonage à caractère reproductif, l'implantation d'embryons humains chez des animaux ou encore l'utilisation des embryons, gamètes et cellules souches embryonnaires à des fins commerciales.


Source : The Guardian