Un rapport d'enquête gouvernementale en Chine a confirmé que les deux jumelles nées en novembre dernier avaient bien été modifiées génétiquement à l'aide de la technique CRISPR-Cas9, par le Dr He Jiankui.
« La sécurité et l'efficacité des technologies qu'il a utilisées ne sont pas fiables et la création de bébés génétiquement modifiés pour la reproduction est interdite par décret national », énonce le rapport. En effet, une loi chinoise de 2003 interdit l'implantation d'embryons modifiés génétiquement et oblige les chercheurs à les détruire au bout de 14 jours. Selon le rapport, le chercheur a « rédigé de faux documents d'éthique pour trouver des volontaires pour la procédure » et levé des fonds privés pour mener ses opérations.
L'enquête a également confirmé l'existence d'une autre femme enceinte d'un bébé « génétiquement modifié » par le scientifique chinois. Les deux jumelles, cette femme et son enfant « vont être placés sous observation médicale », tandis que le Dr He Jiankui est sous surveillance « dans un appartement de l'Université des sciences et de la technologie du Sud (SUSTech) à Shenzhen ». En attendant, l'enquête des autorités chinoises se poursuit.
La modification génétique de ces embryons a porté sur le gène CCR5, afin de les rendre résistants au virus du sida. A noter que les agissements du scientifique chinois ont été largement condamnés au niveau national, européen (voir Bulletin de l'IEB) et international, en raison de l'hérédité de ces modifications génétiques et des dérives eugénistes que la technique peut entraîner.
Sources : Gènéthique, Journal du Médecin