Trisomie 21 : vers une amélioration des capacités cognitives ?

Publié le : Thématique : Maladies et handicaps / Trisomie 21 Actualités Temps de lecture : 2 min.

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Et si une molécule pouvait contribuer à l’autonomie des personnes porteuses de trisomie 21 ?

À travers une étude parue début septembre dans la revue Science, des chercheurs suisses et français laissent entrevoir certaines perspectives quant à l’amélioration des capacités cognitives de ces patients.

Parmi les symptômes liés à ce handicap, l’on sait l’enjeu majeur que la déficience intellectuelle peut représenter, en particulier dans la perspective de l’autonomie des personnes trisomiques à l’âge adulte.

La molécule testée ici est la gonadolibérine (GnRH), hormone sécrétée naturellement par le cerveau et jouant un rôle sur le plan de la reproduction et de la puberté. Comme en témoignent plusieurs études antérieures, cette hormone semble par ailleurs avoir une influence sur le plan cognitif, raison pour laquelle les chercheurs ont choisi de s’y intéresser dans le contexte de la trisomie 21 – comme dans le cas de la maladie d’Alzheimer, par ailleurs.

 

La première phase de recherche, menée sur des souris, a permis de démontrer l’impact de la thérapie hormonale sur la restauration de la cognition. L’équipe menée par Vincent Prévot (directeur de recherche à l'Inserm, au sein du Centre de recherche Lille Neuroscience & Cognition de l’Université de Lille) a ensuite pu développer un essai de traitement à destination de sept hommes âgés de 20 à 50 ans. Cet essai, mené en collaboration avec Nelly Pitteloud, endocrinologue à l’Université de Lausanne, consistait à administrer de la GnRH à ces patients durant six mois.

Après cette période, les chercheurs ont pu observer une amélioration des fonctions cognitives de l’ordre de 10 à 30 % chez six patients sur sept. Parmi ces progrès, citons une meilleure représentation tridimensionnelle, ainsi qu’une amélioration du raisonnement ou de l’attention.

Interrogée par le Figaro, Nelly Pittehoud confirme ces résultats prometteurs, tout en insistant sur le fait qu’ils ne permettront pas de guérir complètement les troubles de la cognition chez les personnes atteintes de trisomie 21, mais bien d'améliorer leur qualité de vie.

 

De nouveaux essais cliniques, plus larges et systématiques, sont désormais nécessaires pour confirmer ces résultats encourageants. En cas de tests véritablement concluants, l’accessibilité de cette molécule dans le cadre de la trisomie 21 pourrait être assez rapide, dans la mesure où ce traitement a déjà fait l’objet d’une autorisation de mise sur le marché pour une autre indication.

Cette perspective médicale démontre avec force la nécessité d’investir non seulement dans des politiques d’intégration sociale des personnes handicapées, mais aussi dans la recherche scientifique et médicale. L’une et l’autre action s’avèrent essentielles et complémentaires en vue de l’amélioration des conditions de vie des personnes porteuses de trisomie 21, ou, plus largement de handicap.