Le dernier rapport sur l’euthanasie au Canada indique une hausse considérable du nombre d’euthanasies pour l’année 2021, par rapport à l’année précédente : + 32,4% soit plus de 10 000 personnes, et 3,3% du total des décès pour 2021. Pour la première fois, y sont comptées des personnes dont le décès n'était pas prévu à brève échéance mais qui ont demandé l'euthanasie sur la base du dernier élargissement de la loi en 2021.
La première raison invoquée par les personnes avant leur euthanasie est la perte de capacité à se livrer à des occupations porteuses de sens. Le contrôle insuffisant de la douleur ne vient qu’en troisième position.
Presque 1 canadien sur 5 décédé par euthanasie en 2021 a précisé qu’il souffrait de solitude et d’isolement, et que cela constituait une des raisons pour lesquelles il voulait mourir. Plus d’un tiers se considérait comme un « fardeau pour leur famille, leurs amis ou les soignants ».
Le 26 juillet dernier, soit le même jour que la publication du rapport, le gouvernement canadien annonçait un budget de 3,3 millions de dollars pour financer l’élaboration d’un programme destiné à former des soignants à l’euthanasie (appelée « Aide Médicale à Mourir » au Canada). En sus, à partir de cette année, un budget de 2,6 millions de dollars sera alloué chaque année pour favoriser la « bonne mise en œuvre » de l’euthanasie au Canada.
Malgré les profondes questions que soulèvent les rapports successifs quant à la prise en charge des patients souhaitant mettre fin à leurs jours, le parlement canadien envisage désormais d’élargir l’euthanasie aux personnes souffrant de maladies psychiatriques (Actualité IEB).
On peut se demander s’il ne serait pas plus adéquat et urgent de consacrer le budget prévu pour étendre l’euthanasie, à une meilleure prise en charge des maladies mentales et à un véritable accompagnement des personnes dépendantes.