D'après Isabelle de Cartier, directrice de Palliabru, l'Association Pluraliste de soins palliatifs de la Région de Bruxelles Capitale, il n'y a pas suffisamment d'informations transmises concernant le statut palliatif des malades. Et de rappeler que le statut palliatif concerne un patient qui se trouve soit à domicile, soit en maison de repos, mais pas celui qui est à l'hôpital.
Afin de bénéficier du statut palliatif, le patient doit répondre à l'article 2 de la loi du 14 juin 2002, soit se trouver "à un stade avancé ou terminal d'une maladie grave, évolutive et mettant en péril le pronostic vital, et ce quelle que soit son espérance de vie".
Ainsi, le patient ne doit pas forcément être en fin de vie mais se trouve confronté à une maladie irréversible ou une détérioration sévère de sa situation physique ou psychique, et les interventions thérapeutiques ne peuvent plus être en mesure de l'aider. Le patient doit également avoir besoin de soutien et de surveillance en permanence, de médicaments ou de matériel de soins, et avoir besoin de soins quotidiens de la part d'un infirmier, qui sera disponible, sans être physiquement là, 24 heures sur 24.
La responsable de Palliabru se demande pourquoi certains médecins hésitent à accorder le statut de patient palliatif. Cela implique en effet que le médecin renonce à vouloir guérir et entre dans une démarche de soulager « uniquement » la souffrance du patient. Il existe à cet égard un écart entre les jeunes médecins qui sont "plus proches de l'idée de la toute-puissance de la médecine" et travaillent également beaucoup plus dans un système de partage, et les médecins seniors "plus solitaires" mais plus réaliste sur la guérison ou non d'un patient.
Enfin, Isabelle de Cartier rappelle qu'un patient en phase terminale coûte bien moins cher s'il séjourne à domicile plutôt qu'en hôpital. Encore faut-il que les proches puissent l'accompagner dans la durée, nuit et jour.
Voir Dossier de l'IEB : Structure et évolution des soins palliatifs en Belgique
Source : Journal du Médecin