A l'heure où l'on évoque la question de l'euthanasie pour "Dépression" et "Fatique de vivre" (Voir Dossier IEB), le Centre fédéral d'expertise des soins de santé (KCE) plaide pour un renforcement des soins de santé mentale des personnes âgées. Nul besoin de créer un réseau spécifique et séparé, comme cela existe pour les enfants et adolescents. Les personnes âgées constituent en effet une catégorie de patients très hétérogène. Leurs soins ne peuvent être organisés sur la seule base de l'âge, puisque certains sont encore en bonne forme, actifs et autonomes.
Si les soins aux aînés peuvent être englobés dans les soins des adultes en général, les problèmes de santé mentale des aînés nécessitent toutefois des connaissances spécifiques, à la frontière entre la psychiatrie et la gériatrie. Il est donc indispensable pour le KCE de sensibiliser tous les soignants aux spécificités de la psycho-gériatrie et de créer une compétence spéciale en psychiatrie de la personne âgée.
Pour identifier les problèmes de santé mentale, le médecin généraliste et autres intervenants à domicile jouent "un rôle de première ligne".
Pour les personnes âgées dont les soins ne peuvent plus être prodigués à domicile, le KCE suggère de prévoir des services hospitaliers de psycho-gériatrie, où collaborent psychiatres, gériatres et neurologues.
Enfin, le KCE insiste sur la nécessité de changer le regard de la société pour mieux lutter contre les stéréotypes liés à l'âge et à la maladie mentale. "Il ne faut jamais oublier que la santé mentale est un aspect clé de la promotion du 'bien vieillir', tout comme le maintien du sens de la vie et du sentiment d'utilité et d'inclusion dans la communauté".