Depuis août 2019, les citoyens du New-Jersey peuvent demander le suicide assisté lorsqu'ils souffrent d'une maladie réduisant leur espérance de vie à moins de 6 mois. Dans un article du National Review, l'écrivain et juriste Wesley J. Smith met cette législation en perspective avec les milliers de suicides que d'aucuns prédisent suite à la crise globale liée au Coronavirus (isolement, perte d'emploi, deuils,...).
Une étude du Well Being Trust et de l'American Academy of Family Physicians estime en effet que les “morts par désespoir” aux Etats-Unis suite à la crise du Coronavirus pourraient atteindre 150 000 personnes dans la prochaine décennie, soit la moitié de plus qu'en temps normal. “Nous voyons des signes très troublants à travers le pays”, confie Elinore McCance-Katz, du Département de la Santé. L'isolement et l'incertitude par rapport au futur mènent déjà à “davantage d'abus de drogues, plus d'overdoses, plus de violence domestique et de maltraitance infantile.” Les autorités du New-Jersey dont le gouverneur Phil Murphy se disent “préoccupées par les problèmes de santé mentale” qui découlent du confinement.
Le parallèle opéré par Wesley Smith est révélateur de la contradiction qui existe dans les pays autorisant d'un côté le suicide assisté (ou l'euthanasie) dans certains cas, et l'effort de ces mêmes pays pour prévenir le suicide dans d'autres cas : “Si quelqu'un est désespéré parce qu'il a tout perdu lorsque sa profession s'est effondrée ou qu'un proche est mort du COVID-19, il ne devrait pas avoir accès au suicide assisté. Mais s'il désespère parce qu'il est atteint du COVID-19 en phase terminale, il devrait non seulement pouvoir se suicider, mais aussi y être assisté par un médecin en vertu d'une loi signée par le Gouverneur Murphy”, s'offusque l'auteur. Celui-ci appelle instamment à consacrer le même degré de prévention au suicide à tous ceux qui se trouvent affectés par la pandémie. La dichotomie qu'opère la loi entre ceux qui ont accès au suicide et ceux qu'il faudrait sauver du suicide, “détruit la valeur de la vie humaine”.