Depuis le 1er février 2024, un règlement gouvernemental permet de mettre fin à la vie des enfants âgés de 1 à 12 ans, atteints d’une maladie incurable en phase terminale. Il s’agit d’enfants porteurs de malformations congénitales du cerveau, des poumons ou du cœur par exemple, ou atteints de maladies métaboliques. Pour Eduard Verhagen, directeur de l’hôpital pour enfants Beatrix UMCG, prolonger la vie de ces enfants dont la souffrance parait insoluble, est inutile.
Ce règlement pour les enfants âgés de 1 à 12 ans est un prolongement du règlement du « Comité d’évaluation de l’interruption tardive de grossesse et de l’interruption de vie des nouveau-nés » (Règlement sur les nouveau-nés de la LZA), qui existe depuis 2005. Cette autorisation de l’euthanasie des nouveau-nés, ou de « l’avortement post-natal », renvoie au « Protocole de Groningen », mis au point par le Professeur Verhagen en 2005.
Les dispositions du nouveau règlement sont identiques à celles prévues pour l’euthanasie des nouveau-nés :
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Le médecin doit être convaincu que l’enfant souffre d’une « souffrance désespérée et insupportable » ;
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« L’arrêt du traitement médical est justifié » ;
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Aucune option thérapeutique n’est envisageable.
Selon le Professeur Verhagen, à défaut de pouvoir obtenir le consentement des enfants, leur volonté serait prise en compte quand cela est possible. Comment toutefois concevoir qu’un enfant âgé de 1 à 12 ans puisse exprimer librement et en toute connaissance de cause la volonté de mourir ? Ne s’agit-il pas ici de la volonté des adultes impuissants à soulager la souffrance d’un enfant ?
En 2022, ce même professeur affirmait : « Euthanasie n’est pas le bon mot, car la loi sur l’euthanasie ne s’applique pas ici. [L’euthanasie] repose sur la capacité de donner son consentement, que le patient peut demander pour sa propre fin de vie. Ces enfants ne sont pas toujours capables de le faire. L’interruption active de la vie est le bon terme ». Au-delà de l’impossibilité pour ces enfants de consentir à un acte si grave et irréversible, la préoccupation éthique majeure reste le fait de considérer l’euthanasie comme une réponse ultime à la souffrance des personnes vulnérables.
Voir aussi : Pays-Bas : Vers l’euthanasie des enfants de moins de 12 ans sans leur consentement