Tom Mortier a 36 ans. Il est professeur de chimie à la Katholieke Hogeschool Leuven.
C'est un cri de révolte qu'il adresse à l'équipe Ulteam de l'UZ Brussel à Jette. « Oui, ma mère était dépressive et avait des crises d'hystérie qui nécessitaient une médication.» Lieve De Troyer, sa maman, a été euthanasiée à 64 ans. Les médecins ont jugé, qu'elle faisait cela en toute liberté, qu'elle souffrait d'une souffrance psychique inapaisable et qu'ils avaient à respecter sa volonté de ne pas vouloir en avertir son fils.
« Je suis sûr qu'elle voulait vraiment mourir » a expliqué à Tom Mortier, le médecin qui l'a euthanasiée. Mais celui-ci réagit « Comment peut-on être sûr que quelqu'un veuille vraiment mourir et a toute sa tête pour en décider librement ? Tous les jours, depuis un an, je me demande comment je vais pouvoir, moi qui continue à vivre, dépasser ce traumatisme de n'avoir pas pu empêcher cet acte de mort ? Comment les médecins ont-ils pu me garder à l'écart de cette relation parents-enfant ? » Ce à quoi, Lieve Thienpont, la psychiatre qui, avec toute l'équipe, a donné le feu vert à l'euthanasie, répond dans un article paru dans le quotidien De Morgen, qu'au nom de l'autonomie de la patiente, sa demande doit être respectée.
Tom Mortier veut aujourd'hui se battre et tirer la sonnette d'alarme : l'impact de l'euthanasie sur les relations familiales est énorme. C'est notre vivre ensemble et la solidarité entre nous qui sont menacés. Pour se faire entendre, Tom Mortier écrit des articles dans plusieurs médias belges.
« L'euthanasie ne peut pas être promue comme étant le nec plus ultra de l'humanisme » (1) ou encore « Vers une société suicidaire par l'euthanasie de la souffrance psychique. »
(1) « Euthanasie kan niet gezien worden als het summum van humanisme » en « Naar een gecontroleerde suicidemaatschappij door euthanasie bij psychisch lijden ? »