C'est un appel à réformer la Commission fédérale de contrôle et d'évaluation de l'euthanasie (CFCEE), qu'a lancé le Docteur Vanopdenbosch le 29 avril dernier. Invité à intervenir au cours de la journée d'étude « Euthanasie réussie ? Une évaluation critique de la loi et de la commission euthanasie » organisée à la KULeuven, l'ancien membre de la Commission, qui a remis sa démission en février 2018, est revenu sur les motivations de son départ. L'Institut Européen de Bioéthique en livre les points principaux.
Comme dans sa lettre de démission, ce docteur pourtant partisan de l'euthanasie a pointé du doigt une Commission sous influence politique et idéologique.
Témoignant de son parcours en tant que membre de la CFCEE, il a mentionné plusieurs disfonctionnements de la Commission. Lors d'une réunion notamment, alors qu'il relevait un manquement aux conditions légales dans un dossier d'euthanasie que la Commission n'avait pourtant pas renvoyé devant le Parquet, il s'était vu répondre par un autre membre (partisan du mouvement défenseur de l'euthanasie Recht op Waardig Sterven) « qu'il n'y avait pas de difficulté avec cela et qu'il pouvait se taire. »
Il a ensuite fait part de sa perplexité concernant le mode d'élection des membres de la Commission, dont les candidatures doivent être envoyées au Président de la chambre (donc à un membre politique) et non pas au Ministère de la Santé.
Enfin, il a rappelé que parmi les médecins membres de la Commission, certains pratiquent des euthanasies et « savent comment remplir le document de déclaration pour qu'il soit être validé ». Le risque d'impunité est donc bien réel.
Face à ces disfonctionnements qui l'ont amené à démissionner, le Docteur Vanopdenbosch maintient que la CFCEE ne devrait pas être une Commission politique. Pour assurer son objectivité et son indépendance, il estime nécessaire qu'elle soit composée de plusieurs citoyens et non pas seulement de médecins qui pratiquent l'euthanasie ou de personnes qui se positionnent comme défenseurs de l'euthanasie.
Signe du désintérêt à l'égard de l'alerte lancée, sa lettre de démission remise d'abord au Président de la Chambre, puis au Ministre de la Justice et au Ministre de la Santé, n'a pas reçu la moindre réponse depuis maintenant plus d'un an.
Sources : Journée d'étude du 29 avril 2019 : « Euthanasie réussie ? Une évaluation critique de la loi et de la commission euthanasie », Louvain.