En France, le Conseil économique, social et environnemental s'est prononcé dans un avis consultatif du 9 avril 2018 en faveur d'un droit à l'euthanasie en prônant de légaliser la "sédation profonde explicitement létale" pour les personnes qui la demanderaient en fin de vie.
L'expression qu'a choisie le Conseil est volontairement distincte "d'euthanasie" et de "suicide assisté", termes trop « polémiques », indique Pierre-Antoine Gailly, rapporteur de la CESE.
Que penser de cette manipulation du langage et de l'endormissement de la pensée par le choix des mots? Ce geste recouvre en effet la même réalité que celui de l'euthanasie, puisque le médecin provoque volontairement la mort de la personne à sa demande.
Si le Conseil s'est majoritairement prononcé en faveur d'une sédation explicitement létale, il reste divisé sur la question. Une partie des membres se positionne en effet en faveur d'une application pleine et entière de la législation existante, la loi Claeys-Leonetti. Celle-ci instaurait en février 2016 le droit à une "sédation profonde et continue", soit une extinction de la douleur précédant une mort naturelle sans l'accélérer. Pour ces membres, on ne peut inscrire dans une loi "qu'une vie ne vaut plus d'être vécue".
Le CESE recommande également d'inclure dans la loi une clause de liberté de conscience qui permet à toute personne, quelle que soit sa profession, de refuser de participer sous quelque forme que ce soit à la prescription, la dispensation ou l'administration d'une "sédation profonde expressément létale".
Cet avis qui n'est que consultatif, fait l'impasse sur les questions fondamentales et éthiques puisqu'il n'aborde nullement les questions de ce qu'est la souffrance, de la personne dans sa liberté et sa dimension relationnelle et du rôle de la médecine.