Un couple âgé du Brabant flamand (Meerbeek) a demandé et obtenu, en début de semaine, une double euthanasie. L'homme, âgé de 83 ans, souffrait d'un cancer en phase terminale. Son épouse, âgée de 78 ans, souffrait de divers maux liés à son âge, sous une forme assez aiguë. Il ne semblait pas envisageable pour elle de continuer de vivre sans son partenaire. Le médecin qui a pratiqué l'euthanasie s'inscrit donc en dehors du cadre légal puisque cette femme ne se trouvait pas en fin de vie.
Y a-t-il derrière cette dérive une tentative de faire évoluer le cadre de la loi lorsqu'on voit que les deux époux ont tenu à donner une réelle publicité à leur geste ? Et aussi que les médecins qui encouragent l'élargissement du cadre de l'euthanasie, notamment le professeur Wim Distelmans, président de la commission de contrôle belge de l'euthanasie, se sont empressés de faire savoir que, selon eux, la femme avait droit à l'euthanasie et qu'il n'est pas nécessaire d'être en phase terminale pour obtenir ce droit : le seul motif de souffrances insupportables suffit. « Elle souffrait d'une forme avancée d'arthrite rhumatoïde qui lui donnait des douleurs infernales. Son autonomie était également en baisse. »
Un autre médecin favorable à l'euthanasie, Marc Cosyns, de l'université de Gand, abonde en ce sens. « Si son mari devait mourir, elle n'aurait pas pu vivre de manière indépendante. Elle aurait pu rejoindre une maison de soins, mais elle ne le voulait pas. »
Ces médecins ajoutent que beaucoup de suicides en Belgique sont le fait de personnes ayant perdu leur partenaire. « Il me semble que le choix du suicide est principalement lié au fait que les gens n'obtiennent pas l'euthanasie ou qu'ils n'ont pas l'occasion d'en faire la demande », affirme le Dr Distelmans.
Ne s'oriente-t-on pas de plus en plus, en Belgique comme aux Pays-Bas, vers la reconnaissance de la dégradation progressive de la qualité de vie comme une justification de l'euthanasie ?
Texte de la Loi relative à l'euthanasie