Ce mardi 27 février, la Commission fédérale de contrôle et d'évaluation de l'euthanasie en Belgique (CFCEE) a communiqué les chiffres relatifs aux euthanasies déclarées durant l'année 2023. Le nombre d'euthanasies officiellement pratiquées l'année dernière a ainsi atteint un nouveau record : 3423 euthanasies ont été déclarées à la Commission en 2023, chiffre jamais atteint jusqu'alors.
Alors que l'année 2022 avait déjà été marquée par une hausse des cas (+10%), voy. Actualité IEB, cette année marque une augmentation de 15% par rapport à 2022.
À ces euthanasies officiellement déclarées à la Commission, les études scientifiques estiment qu'il convient d'ajouter environ 25 à 35% d'euthanasies non déclarées (JPSM, 2018).
Si la proportion majoritaire des euthanasies déclarées concerne des personnes âgées, notons que près d'un tiers (30 %) des personnes officiellement décédées par euthanasie étaient âgées de moins de 70 ans.
Les euthanasies pratiquées au domicile représentent 48.6%. On observe une hausse confirmée des euthanasies pratiquées dans les maisons de repos et de soins (16.4% en 2022 et 17,4% en 2023). 32% des euthanasies ont été pratiquées dans les hôpitaux et en unités de soins palliatifs. Cette proportion est en légère hausse par rapport à l’année précédente.
Les chiffres de 2023 confirment également l’augmentation des euthanasies pratiquées en raison de polypathologies (+3% par rapport à 2022, soit le deuxième type d'affection mentionné, après le cancer). Les euthanasies pour polypathologies représentent ainsi 23,2% des euthanasies, dont près de la moitié (47%) ont été pratiquées alors que le décès n’était pas attendu à brève échéance. Comme l'indique la Commission, les polypathologies désignent « une combinaison de la souffrance provoquée par plusieurs affections chroniques qui évoluent vers un stade final ». En pratique, ces affections peuvent notamment consister en une insuffisance cardiaque terminale, une hémiplégie due à un AVC mais aussi la baisse de la vue ou de l'audition, la polyarthrite ou l'incontinence.
Enfin, dans 76.2% des cas, des souffrances physiques et psychiques étaient mentionnées simultanément. En outre, 89 personnes ont été euthanasiées en raison d’affections psychiatriques (comme les troubles de la personnalité ou la dépression) ou de troubles cognitifs (comme la maladie d'Alzheimer). Un chiffre là encore en augmentation par rapport à 2022.
Notons qu’il s’agit des chiffres officiels fournis chaque année par la CFCEE et qu'un rapport plus détaillé portant sur les années 2022-2023 sera publié par la CFCEE dans le courant de l’année 2024 (voy. IEB Rapport 2022).