Le jeudi 13 novembre, le siège du Bundestag, le parlement allemand, a été le cadre d'un débat particulièrement sensible autour de la fin de vie. Dans un pays marqué par son histoire, et profondément divisé sur la question, les parlementaires ont longuement discuté d'une éventuelle légalisation du suicide assisté. Alors qu'un large consensus existe en Allemagne sur le maintien de l'interdiction de l'euthanasie, la fourniture de médicaments visant à accélérer la fin de vie est dans les faits tolérée, mais reste illégale, et les médecins qui la pratiquent risquent de lourdes sanctions disciplinaires. Les réflexions entamées devraient aboutir à un vote sur d'éventuelles propositions de lois dans un délai d'un an.
Parmi les cinq textes proposés à la réflexion des parlementaires, un seul, présenté par la Verte Renate Künast, proposait une libéralisation totale des choix en fin de vie. Les quatre autres s'opposaient fermement tant à l'aide active à mourir qu'à l'autorisation d'associations d'aide au suicide. La question de l'autorisation pour les médecins de fournir à un malade, sous des conditions strictes, des moyens de mettre un terme à sa vie, reste plus discutée. Tous les députés se rejoignent par contre pour réclamer un développement beaucoup plus important des soins palliatifs.
Le ministre de la santé, le chrétien-démocrate Hermann Gröhe, s'est dit favorable à l'adoption d'une législation sur la fin de vie, en vue de mettre fin aux « zones d'ombre » entourant les pratiques actuelles, et allant dans le sens d'une généralisation des soins palliatifs. De son côté, le président de l'ordre des médecins, Frank Ulrich Montgomery a rappelé en marge du débat sa ferme opposition à toute forme de légalisation de l'aide au suicide, arguant que les médecins allemands ne doivent pas se transformer en « professionnels de la mort ».
Source : www.letemps.ch
Allemagne : débat autour du suicide assisté
Publié le : Thématique : Fin de vie / Euthanasie et suicide assisté Actualités Temps de lecture : 1 min.