Ce vendredi 17 février, la Commission fédérale de contrôle et d'évaluation de l'euthanasie en Belgique a communiqué les chiffres relatifs aux euthanasies déclarées durant l'année 2022.
Le nombre d'euthanasies officiellement pratiquées l'année dernière a ainsi atteint un nouveau record : 2966 euthanasies ont été déclarées à la Commission en 2022, chiffre jamais atteint jusqu'alors.
Alors que l'année 2021 avait déjà été marquée par une hausse des cas (voy. Actualité IEB), cette année marque une nouvelle augmentation de 9.9% par rapport à 2021.
À ces euthanasies officiellement déclarées à la Commission, les études scientifiques estiment qu'il convient d'ajouter environ 25 à 35% d'euthanasies non déclarées (JPSM, 2018).
Si la proportion majoritaire des euthanasies déclarées concerne des personnes âgées, notons que près d'un tiers (30 %) des personnes officiellement décédées par euthanasie étaient âgées de moins de 70 ans.
On observe une hausse confirmée des euthanasies pratiquées dans les maisons de repos et de soins (16.4%). 7,8 % des euthanasies ont été pratiquées en unités de soins palliatifs, soit 25% des euthanasies pratiquées à l’hôpital. Cette proportion est en hausse par rapport à l’année précédente.
Les chiffres de 2022 confirment également la part substantielle d'euthanasies pratiquées en raison de polypathologies (+2% par rapport à 2021, soit le deuxième type d'affection mentionné, après le cancer). Les euthanasies pour polypathologies représentent ainsi 20% des euthanasies, dont près de la moitié ont été pratiquées alors que le décès n’était pas attendu à brève échéance. Comme l'indique la Commission, les polypathologies désignent « une combinaison de la souffrance provoquée par plusieurs affections chroniques qui évoluent vers un stade final ». En pratique, ces affections peuvent notamment consister en la baisse de la vue ou de l'audition, la polyarthrite ou l'incontinence.
Enfin, dans 72,4% des cas, des souffrances physiques et psychiques étaient mentionnées simultanément. En outre, 66 personnes ont été euthanasiées en raison d’affections psychiatriques (comme les troubles de la personnalité ou la dépression) ou de troubles cognitifs (comme la maladie d'Alzheimer). Un chiffre là encore en augmentation par rapport à 2021.
Notons qu'une analyse plus détaillée des tendances relatives aux euthanasies déclarées en Belgique a été publiée par l’Institut Européen de Bioéthique pour les années 2020-2021.