Belgique : la liberté des institutions de soins en matière d’euthanasie à nouveau sur la balance

Publié le : Thématique : Droits et libertés / Clauses de conscience Actualités Temps de lecture : 1 min.

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L'euthanasie reste une question « taboue » dans la seigneurie Ter Minne à Lebbeke, annonçait le journal De Morgen la semaine dernière. Ses résidents, à qui l'on ne donnerait pas suffisamment d'anti-douleurs, vivraient leurs dernières heures dans une souffrance « inhumaine », selon les dires de personnes y ayant travaillé dans le passé. 

Suite à cette annonce, Carina Van Cauter, députée de l'Open VLD, demande au parlement flamand d'interdire explicitement aux maisons de repos et de soins (MRS) de refuser l'euthanasie au sein de leur institution. Certaines MRS font aujourd'hui encore ce choix et proposent d'autres alternatives au patient qui, malgré la prise en charge de sa douleur, persisterait dans sa demande.

Madame Van Cauter estime qu'une MRS qui n'accède pas aux demandes d'euthanasie viole la loi de 2002. Une institution ne devrait plus, par conséquent, avoir la liberté d'adopter une « politique interne » en ce domaine. La députée demande même qu'il soit légiféré de telle sorte que les MRS puissent perdre leur agrément si elles n'acceptent qu'un médecin interne à l'institution ou même venant de l'extérieur, provoque la mort d'un résident à sa demande.

Peut-on ainsi ôter à une institution de soin sa liberté et sa spécificité propre quant aux soins de fin de vie qu'elle prodigue ? L'avis n° 59 du Comité consultatif de bioéthique témoigne de la complexité de cette question, puisqu'il se limite en effet à exposer les deux positions en présence sans trancher.

Au-delà des murs de l'institution, ce sont des personnes qui y travaillent, administration, direction, aide soignantes, etc,.... Dès lors, un directeur de MRS se verra-t-il forcé de tout accepter comme pratique ? Cela voudrait alors dire que le personnel des MRS devrait globalement être tous sans exception, en faveur de l'euthanasie ?

La question de la liberté des institutions en matière de soins de santé est importante pour le pluralisme et la démocratie. Sont en jeu non seulement les droits et libertés des patients et des médecins, mais également de tous ceux qui s'y dévouent et y sont responsables.  Comment les conjuguer ?

Pour approfondir la question de la liberté des institutions en matière d'euthanasie, voyez le dossier de l'IEB 

 Source :  De Morgen