Dimanche prochain 6 octobre 2019, marcheront dans les rues de Paris des citoyens venus des quatre coins de la France pour manifester leur indignation face au projet de loi bioéthique. Outre la suppression d'importantes balises entourant la recherche sur les embryons humains, ce projet de loi prévoit d'autoriser les femmes seules et les couples de femmes à recourir à la procréation médicalement assistée, autrement dit à concevoir volontairement un enfant qui n'aura pas de père. L'Académie nationale de médecine (ANM) a pourtant soulevé d'importantes réserves sur ce point, « liées à de possibles conséquences médicales », que nous rappelons ci-dessous.
Tout en reconnaissant « la légitimité du désir de maternité chez toute femme quelle que soit sa situation », l'ANM rappelle qu'au titre de l'égalité des droits, on doit tenir compte du « droit de tout enfant à avoir un père et une mère dans la mesure du possible ». En cela, le projet de loi est d'ailleurs contraire à la Convention internationale sur les droits de l'enfant de 1989. Il créerait donc « une rupture volontaire d'égalité entre les enfants », « qui n‘est pas sans risques pour le développement psychologique et l'épanouissement de l'enfant ».
Invoquant le principe de précaution, si souvent invoqué pour des sujets de moindre importance, l'ANM encourage à mener d'abord « des études en milieu pédopsychiatrique à partir d'enfants privés de pères, parmi lesquels ceux issus de l‘AMP pour des femmes seules ou en couples ».
Enfin, l ‘ANM estime que, « de plus en plus malmenée par les évolutions sociétales, la figure du père reste pourtant fondatrice pour la personnalité de l'enfant comme le rappellent des pédopsychiatres, pédiatres et psychologues qui demeurent dans leur majorité pour le moins réservés sur cette innovation radicale. »
Nombreuses sont les associations, comme Alliance VITA, qui se mobilisent et ont élaboré des dossiers argumentés sur ces questions.