La chambre des représentants a adopté le 29 juin dernier un projet de loi visant à allonger le délai pendant lequel le conjoint survivant peut faire usage des gamètes du parent décédé ou des embryons cryopréservés par le couple, pour avoir un enfant malgré le décès d’un des deux parents.
La loi relative à la procréation médicalement assistée (PMA) de 2007 limitait jusqu’à présent cette fenêtre de temps à 2 ans après le décès du conjoint. Désormais, le conjoint survivant bénéficiera d’un délai de 5 ans pour recourir à une procréation artificielle post mortem.
Le délai d’attente de 6 mois, qui se veut être une période de deuil, est maintenu. Cette volonté doit être convenue et mise par écrit du vivant des deux conjoints.
L’impulsion de cette modification de la loi aura été donnée par Laura Verhulst, dont le conjoint est décédé d’un cancer alors que le couple nourrissait le projet d’avoir des enfants. Estimant le délai trop court, émotionnellement et médicalement, pour réaliser ce projet, cette jeune femme gantoise, en a fait un combat pour sensibiliser l’opinion publique à ce sujet.
La plupart des centres de PMA n’acceptent pas de prendre en charge ce genre de demandes très particulières : « Dans les PMA post mortem, c’est un projet qui a été pensé comme un projet de couple, qui n’a pas pu se faire, mais où l’ombre du partenaire est là, et tellement là que l’enfant sera issu de ce partenaire mort », explique Candice Autin, gynécologue et responsable du Centre de procréation médicalement assistée du CHU Saint-Pierre à Bruxelles. Ces centres sont pourtant favorables aux projets de PMA monoparentaux. Dans un cas comme dans l’autre, l’enfant naît privé de père ou de mère et devra affronter la difficulté de se construire sans cette personne pourtant déterminante dans son être au monde.
Voir aussi : « PMA en Belgique : jusqu’à 5 ans pour utiliser les gamètes ou les embryons du conjoint décédé ? »