La Belgique est le premier Etat à généraliser l'accès au "DPNI” ( Dépistage Prénatal Non Invasif ). Ce test génétique a même été élu “Produit de l'année 2017” par les lecteurs du Journal « De Standaard », devançant la « Fondation contre le cancer » et le « Bitcoin ».
Jusqu'à 26 millions d'euros seront déboursés annuellement par l'INAMI pour permettre à 100.000 femmes belges enceintes chaque année de faire le test.
Promu par la Ministre de la Santé (voir Bulletin IEB), parce que "cela permettra aux femmes qui le souhaitent d'avorter et ainsi de faire baisser le nombre de naissances d'enfants porteurs du syndrome de Down en Belgique d'une cinquantaine à quelques-uns seulement."
"Ce test se remboursera de lui-même, assure le généticien Patrick Willems, directeur du réseau de laboratoires GENDIA, car sur le long terme, une affection génétique telle que le syndrome de Down coûte bien plus cher à la société."
La réaction dans la presse en Flandre de parents, n'a pas tardé.
Cet argument économique renvoie sans cesse des enfants aux oubliettes. « Ils n'auraient pas de place dans ce monde, parce qu'ils sont plus cher à garder qu'à éliminer », affirment Eline Zenner et Allard Claessens, eux-mêmes parents d'un enfant trisomique, et membres de « Downsyndroom Vlaanderen ». La chute libre des naissances d'enfants atteints du syndrome de Down en Flandre est la conséquence directe de l'offre de ce test prénatal non-intrusif.
Le test, introduit en Belgique en 2013 pour 850 €, n'y coûte aujourd'hui plus que 260 €. Il doit sa démocratisation importante à la Ministre de la Santé, qui a ouvert le marché aux laboratoires privés pour faire jouer la concurrence.
Il est totalement remboursé par la sécurité sociale depuis juillet 2017.
En 2016, on compte 31 naissances d'enfants porteurs de trisomie 21 en Flandre, contre 45 en 2015, et 58 en 2013, soit une diminution de près de 50 % en 3 ans. Le syndrome de Down est constaté en moyenne pour une grossesse sur 800. Si aucune grossesse n'était interrompue, il y aurait à peu près 80 naissances en Flandre chaque année. "Ce que Willems propose, est un futur sans eux. Quel sera le prix à payer d'une telle affirmation ?, interrogent Zenner et Claessens, que nous coûtera-t-elle en solidarité et en liberté de choix ?"
Ce prix à payer, certes non économique, est négligé selon eux. La promotion du test n'a laissé aucune place à la parole et aux équipes multidisciplinaires de soutien et de conseils, aux bio-éthiciens, aux parents d'enfants atteints de trisomie 21. La société n'a-t-elle rien d'autre à proposer ?
Source : De Standaard