La mesure a fait couler de l'encre ces derniers jours en Flandre : le CPAS d'Alost a décidé de suggérer d'office la prise de contraceptifs aux candidats pour le revenu d'intégration. « Nous devons oser dire aux gens qu'ils doivent prendre temporairement des contraceptifs », a annoncé Sarah Smeyers (NV-A), présidente du CPAS d'Alost. De plus, le CPAS remboursera la contraception si besoin.
Entre obligation, encouragement et possibilité, le degré d'application de la mesure reste ambigu. Sarah Smeyers affirme d'une part que la prise de contraceptifs restera « volontaire » et que « les familles qui la refusent ne seront pas sanctionnées », tout en précisant qu'il est important d'aborder systématiquement le sujet pour « combattre la pauvreté familiale ». Il s'agit donc avant tout d'un incitant moral et financier à la contraception pour les personnes en difficultés.
Le remboursement de la contraception pour les bénéficiaires du revenu d'intégration n'est pas une première : il est déjà proposé dans la commune de Gand depuis l'année dernière, mais sans que son CPAS ne doive conseiller explicitement la prise de contraceptifs.
Pour le Professeur d'éthique Heidi Mertens (UGent), une telle mesure « générale » va trop loin. Le sociologue Wim Van Lancker (KULeuven) se montre aussi préoccupé : « C'est vendu comme une mesure de lutte contre la pauvreté », de même que David De Vaal, coordinateur du Réseau contre la Pauvreté : « La manière dont la chose est présentée rend difficile de ne pas envisager la mesure comme contraignante. »
De telles dispositions laisseraient-elles présager un couplage imposé de la contraception à la perception de l'aide sociale ?